mardi 29 janvier 2013

Saint Cyr sur Morin (2) - Marcel PRESSAC

C'est vers 1975 que j'ai découvert Saint Cyr sur Morin, grâce à Marcel Pressac qui s'y était installé.

Marcel Pressac avait vécu longtemps à la Ferté sous Jouarre où, sa peinture ne le nourissant guère, il tenait une boutique d'horlogerie... ce qui était son métier d'origine. Nous lui devons d'ailleurs la réparation habile d'une vieille pendule comtoise pour laquelle nous avions de l'affection. Mais Marcel Pressac vivait pour la peinture et mes beaux parents avaient quelques oeuvres de lui, en particulier une grande toile représentant des cavaliers au Moulin de Comporté, première implantation du Centre Equestre de la Ferté sous Jouarre (le CERF), fondé par mon beau père et animé par lui jusqu'à sa mort en 1969.
Cette peinture était très sombre, construite autour de noirs, de verts et de gris jaunâtres, avec des plages de matière tirées vivement au couteau, une lumière presque blafarde descendant de Jouarre qui domine Comporté. Au moment de sa réalisation Marcel Pressac traversait une période noire de sa vie et il était au fond d'un désespoir terrible!

Il reprend vie petit à petit à Saint Cyr au début des années 1970 et retrouve alors une peinture plus fraîche, plus vive en couleurs et parfois même avec de belles lumières et des mouvements très vifs. Je pense ici aux huiles aquarellées qu'il fit en Floride et à Miami... et qui étaient époustouflantes! Je n'en ai malheureusement pas d'images!

Sa maison rue du Bout d'Aa devient un lieu de rassemblement et je revoies encore avec émotion la petite cérémonie faite lorsqu'il reçut la médaille des Arts et Lettres. Je vins souvent le voir dans son atelier pour parler de peinture, de peintres...et l'écouter lorsqu'il évoquait Montmartre qu'il connaissait bien. Nous avons été y dîner quelques fois ensemble.


 Marcel Pressac dans son atelier à Saint Cyr sur Morin

Au fil des expositions le temps est passé. Marcel Pressac nous a quitté en 2002. L'église de Saint Cyr était décorée d'une grande Apocalypse, peinte par Marcel dans la perspective de ses obsèques.

Un peu par hasard j'ai retrouvé un portrait de lui peint par Pierre Monichon, professeur de musique et volontiers peintre à ses heures.
Voici donc ce portrait, fait en 1984. On y retrouve bien ses traits et son regard...


Portrait de Marcel Pressac
Huile sur panneau - Format 35 X 27 cm
Signé P. Monichon 84 en bas à gauche

samedi 19 janvier 2013

Saint Cyr sur Morin (1)

Le village de Saint Cyr sur Morin a une longue tradition d'accueil d'artistes et de peintres. Cette tradition trouve ses racines à Montmartre où travaillait - sans doute comme serveuse - une jeune femme née aux Armenats qui est un lieu dit de la commune de Saint Cyr sur Morin. Cette dame travaillait au "Lapin Agile", restaurant et lieu de rassemblement de tous les artistes fréquentant Montmartre à la fin du 19ième siècle. Tous les grands peintres (je veux dire ici ceux qui sont devenus célèbres) se retrouvaient là et connaissaient cette dame. C'est dans cette ambiance pétillante et légère qu'elle éleva son enfant qui, devenu jeune homme, tenta de se faire un nom dans la peinture. Il échoua en dépit de son talent et c'est plus tard qu'il devint connu, comme écrivain, sous le nom de Pierre Mac Orlan. Grâce à ses économies sa mère avait acheté une gentille propriété le long du Morin à Saint Cyr sur Morin. C'est là que Mac Orlan s'installa au moment de la guerre et qu'il fit venir ensuite, toute sa vie, la fine fleur des artistes "parisiens", ceci incluant Brassens, Juliette Greco (qui interpretait aussi ses chansons), Jacques Brel... et beaucoup d'autres...Les peintres de Montmartre, et d'ailleurs, avaient trouvé seuls le chemin de Saint Cyr sur Morin à la suite de Corot notamment qui venait se détendre dans ce coin. Mais beaucoup d'autres y vinrent...la plupart des noms de l'impressionnisme (puis des fauves) sont cités mais sans beaucoup de traces concrètes, sauf évidemment celles de l'âne ayant réalisé avec sa queue les peintures du peintre BORONALI... dont le "Soleil couchant sur l'Adriatique" (1910). Les amoureux d'histoire retrouveront sur Internet avec plaisir cette histoire savoureuse... et certainement beaucoup d'autres.
Cet âne a donc fini ses jours le long du petit Morin, entouré d'affection, entouré aussi des muses et modèles peu vétues des artistes parisiens en goguette. Il finit sa vie tristement en se noyant dans le petit Morin!
Il reste de tout cela une ambiance particulière à Saint Cyr faite de la lumière particulière de la vallée, du parcours sinueux et malicieux du Petit Morin, de la gentillesse de l'accueil (même après la disparition de l'auberge des artistes tenue par les frères Guibert, auberge transformée en musée). La commune est jumelée avec celle de "la République de Montmartre", jumelage qui reste très actif... et la commune a établi une tradition solide d'expositions de peintures avec deux points forts dans l'année: une exposition réservée aux artistes Saint Cyriens et une seconde exposition annuelle "les Saint Cyriens invitent".
C'est donc dans le cadre de cette seconde manifestation que j'exposais quelques toiles en 2010.

Voici mon panneau d'ensemble:

Oeuvres de Peqa exposées en Mai 2010 à Saint Cyr sur Morin

Il est intéressant de regarder tout cela de plus près:


La belle Nébuleuse
Huile sur toile avec cristaux - Format 61 X 50 cm
Signé Peqa 2010en bas à droite


Sérénité à Saint Honorat
Huile sur toile - Format 46 X 38 cm
Signé Peqa 09 en bas à droite


Les jeunes étoiles bleues
Huile sur toile avec cristaux - Format 73 X 60 cm
Signé Peqa 200 en bas à droite


Bords de Marne aux Petits Prés
Huile sur toile - Format 65 X 54 cm
Signé Peqa 09 en bas à droite


Début d'automne
Huile sur Toile - Format 61 X 50 cm
Signé Peqa 09 en bas à gauche
(Peinture réalisée d'après une photographie de Carter Jones)